Aux USA, le web est d’abord le terrain de jeu des geeks et autres passionnés d’informatique.
Parmi eux, les amateurs de comics s’échangent des strips par ce nouveau média.
Internet se démocratise et se répand, ouvrir un site devient facile.
Les utilisateurs se multiplient, les dessinateurs commencent à élaborer une BD spécialement destinée à la publication en ligne.
Le format des planches correspond à celui de l’écran, le nombre des couleurs est illimité.
C’est le Webcomic.
Le comic-book papier est alors en pleine crise.
Les dessinateurs voient la toile comme un nouveau lieu de publication et une possibilité de se libérer du carcan des éditeurs.
Ils lancent des histoires courtes, des gags en une page.
Parmi ces premiers » Comics en ligne » se trouve la BD » Witches and Stitches » d’Eric » Monster » Millikin.
Cette parodie du Magicien d’Oz est postée en 1985 sur Compuserve, un des premiers grands fournisseurs de service en ligne aux USA.
D’autres titres suivent qui appartiennent aujourd’hui à l’Histoire.
Dès 2005, une catégorie des » Eisner Awards » (les plus prestigieuses récompenses pour la BD aux USA) leur est consacré.
Brian Fies remporte le prix avec Mom’s cancer .
Son roman graphique est un émouvant témoignage personnel publié sur la toile dès 2004 :
Le webzine devient un album, il est même traduit en français.
L’esprit des pionniers d’Internet est fondé sur le partage et la gratuité.
Pour le dessinateur et théoricien scott McCloud les webcomics peuvent être une nouveau modèle de bd.
Le créateur doit pouvoir gagner sa vie en se faisant payer par les lecteurs.
Des portails de publications se créent qui proposent un système d’abonnement pour rémunérer les auteurs.
En fait, rare sont ceux qui arrivent à vivre de leur seul travail.
les autres comptent sur la publicité, le marshandesing, (T.shirt, tasses, tapis de souris, dons des fans déchaînés et auto-édition papier.)
Certaines des premières BDs ont bénéficié d’une publication papier, d’autres sont toujours accessibles sur la toile, sur les sites souvent encore actifs, des dessinateurs.
Voici les liens et fais une agréable visite.
T.H.E. Fox de Joe Ekaitis (1986-1998).
the-fox
– « thaddeus «
JoeEkaitis – Archive
(Hans Bjordhal – 1991)
le premier Webcomic publié sur le réseau de forum Usenet.
Docteur Fun
de David Farley (1993 à 2006) est présenté comme le premier webcomic d’Internet.
On peut toujours trouver la version française de cette suite de gags en une image grâce au site du docteur Lapin.
Netboy (Stafford Huyler 1994).
Argon Zark ! (Charley Parker – 1995).
Des auteurs professionnels montent à leur tour sur le net comme Bill Holbrook avec Kevin and Kell (1995).
Ou Max Cannon avec Red Meat (1996).
Helen, sweetheart of the Internet par Peter Zale (1996).
Penny Arcade (1998) de Jerry Holkins et Mike Krahulik est un webcomic sur la culture du jeu vidéo.Jerry et Mike se mettent en scène dans le comic sous le nom de Tycho Brahe et Johnathan « Gabe » Gabriel.
PVP – Player Vs Player de Scott Kurz est l’histoire d’un magazine de jeux vidéo imaginaire et de ses employés.
Le webzine se décline en album et a droit à sa série animée.
Sluggy freelance de Pete Abrams.
Ctrl+Alt+Del de Tim Buckley (2002).
Et l’incontournable Scott McCloud.
