Les joies de l’Anaglyphe
Lunettes rouges-bleues recommandées
(3D partie 1)
En recherchant dans ma collection de DVDs ceux que je reverrai avec plaisir pendant les vacances, J’ai redécouvert des films d’animation comme » Coraline » » ou » Battle for Terra » en 3D anaglyphe.
Ces étranges images soulignées de vert et de rouge que l’on voit en relief à condition d’utiliser des lunettes bicolores spéciales.
Je me retrouve avec un stock de paires de lunettes en carton encore sous cellophane,
Mais pour cette article, j’ai été jusqu’à en acheter une nouvelle, en plastique, plus confortable, pas chère, et de qualité très correcte, (10 € les deux).
(Il existe également des clips à fixer sur les lunettes de vue).
Car pour éviter maux de tête et images fantômes, il faut de bonnes lunettes et de bonnes photos.
tu en as une paire toi aussi ?
Alors, à tes lunettes.
Laisse moi te présenter :
Les joies de l’anaglyphe
De 1982 à 1998, la célèbre émission » La dernière séance » est présentée par le chanteur Eddy Mitchell.
Elle fait découvrir les films classiques de l’âge d’or du cinéma américain dans l’ ambiance sympathique des cinémas de quartier d’autrefois.
Le 19 octobre 1982, elle frappe un grand coup :
La diffusion d’un film en relief pour la première fois à la télévision :
» L’étrange Créature du lac noir »
de Jack Arnold (1954)
Il s’agit d’un des grands films de l’âge d’or de la 3D converti au procédé Anaglyphe.
Les lunettes » rouges et bleues » nécessaires à l’expérience. sont distribuées avec le magazine Télé 7 Jours, partenaire de l’opération.
Nombreux sont ceux qui s’en souviennent encore aujourd’hui.
La projection est un succès technique, même si les téléspectateurs n’ont pas été plus enthousiasmés que ça. .
Dès l’invention de la photographie, divers chercheurs tentent d’aller plus loin.
Ils essayaient de reproduire la couleur et le relief.
Mais durant des décennies, la photo en noir et blanc restera la technique la plus fiable et la moins coûteuse pour des photographes amateurs de plus en plus nombreux.
Le procédé est découvert en 1853 par Wilhelm Rollman de Leipzig.
Il est présenté à l’Académie des sciences de Paris par Charles Joseph d’Almeida en 1858.
Il est mis au point en 1891 par Louis Ducos du Hauron qui lui donne le nom d’ anaglyphe (du grec : « ciselure en relief ») .
En 1935, Louis Lumière l’adapte pour le cinéma français, il a 71 ans.
Il présente à l’Académie des sciences une version 3D de son œuvre célèbre : L’arrivée d’un train en gare de La ciotat.
La 3D a donc une longue histoire derrière elle.
Les années 50 voient le bref âge d’or du cinéma » en relief » .
Le septième art cherche à résister à la télévision qui envahi les foyers et taille des croupières à de nombreux arts vivants.
Il peut compter sur la » polarisation » (lunettes à verres gris) ou l’anaglyphe (verres rouges et bleus)
Le premier film » The power of love » date tout de même de 1922.
Beaucoup croient que le premier est » Bwana devil » en 1952 (ben non).
Le scénario est tiré d’un fait réel : en Afrique, le chantier d’un chemin de fer est attaqué par deux lions tueurs.
Ce récit en inspirera d’autres comme » L’Ombre et la Proie » (1997).
De grands noms du cinéma : Scénaristes et réalisateurs, stars adulées se produisent en 3D.
De grands titres voisinent avec d’honnêtes séries B.
La plupart des films utilisent la technique de la polarisation et les lunettes de la marque » Polaroïd » à verres gris (in natural vision).
On peut découvrir ainsi: » L’homme au masque de cire » (1953).
» Le météore de la nuit » (1953).
La créature du Lagon Noir » (1954).
Alfred Hitchcock lui même s’en empare pour: » Le crime était presque parfait » (1954).
Mais ce dernier film sera surtout exploité en 2D.
(On peut aujourd’hui retrouver certains de ces titres en blue-ray 3D, versions restaurées).
Les salles françaises sont encouragées à s’équiper et reçoivent même une aide de l’état, mais l’intérêt s’éteint rapidement malgré le succès des premiers films.
La vague » Relief » se meurt.
Les effets ne sont pas forcément nécessaires au scénario.
Les lunettes spéciales ne sont pas pratiques, les rouges et bleues assombrissent l’image et dénaturent les couleurs.
L’utilisation obligatoire de deux projecteurs peut mobiliser tout le matériel de la salle et impose souvent à un entracte.
Mais surtout, la 3D nécessite des projecteurs parfaitement synchronisés, ce qui n’est pas toujours le cas (maux de tête garantis).
Les déceptions sont nombreuses.
Les syndicats en profitent pour demander des embauches supplémentaires.
De très nombreuses salles de cinéma ne sont pas équipées et leurs propriétaires réclament des copies 2D.
Les professionnels se précipitent donc sur une innovation plus prometteuse : le CinémaScope.
Grâce à l’ » Anamorphose « , il permet de filmer des images plus grandes sur de la pellicule ordinaire, et pour qui sait l’utiliser, magnifie les effets de profondeur.
» Le miracle moderne que vous pouvez voir sans lunettes » affirme la publicité.
La 3D tente un retour dans les années 80 et surfe sur sa vaguelette au cinéma (Amityville-3, Jaws-3 et vendredi 13-3) ou en DVD (comme ceux de ma collection) avec plus ou moins de bonheur.
Une attraction Disney sortira son épingle du jeu pendant une bonne dizaine d’années : Capitaine Eo avec Michael Jackson.
A partir de 2003, la 3D est de retour, de nouveaux films sont tournés ou transposés de la 2D vers la 3D grâce aux technologies du numérique et les lunettes grises.
Elle s’invite désormais également dans nos salons sur des télés dont les écrans n’ont cessé de se perfectionner.
Mais ceci est une autre histoire…
Notre Anaglyphe est en perte de vitesse.
Va-t-il disparaître à jamais ?
C’est une technique simple, utilisable sans installation coûteuse ou compliquée sur tous nos écrans.
La, pourtant très moderne, NASA l’utilise encore aujourd’hui.
< Vue martienne
prise par la sonde » Mars Pathfinder «
Et la Station internationale comme tu ne l’as jamais vu.
L’anaglyphe nous offre parfois des trésors inattendus (en vente sur Amazon).
Coque pour I.pad et son coussin assorti.
Il garde encore de nombreux amis et il est encore bien présent sur Google image et Youtube .
Le numérique permet des réglages précis, pour éviter au maximum les images fantômes, des artistes s’en emparent, les tutoriels fleurissent sur internet.
Sans bruit, notre cher anaglyphe continue son petit bonhomme de chemin.
Lui prêteras-tu un œil ?
Ou même deux ?
Il est nécessaire de faire le tri, de choisir la qualité.
Mais aussi d’apprendre à » regarder » , parfois notre œil doit faire une » mise au point « .
Je ne peux m’empêcher de te poster ce wallpaper 3D.
Le chat ressemble au mien.
Si tu te balances de gauche à droite et de droite à gauche, il semble te suivre des yeux en remuant la tête…flippant !
Et la BD me diras-tu ? la BD en relief …
Ah oui…la BD….justement…
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